Article soumis dans la Revue de Médecine Légale (VF)

Le diagnostic de sarcoïdose, maladie granulomateuse idiopathique, nécessite d’éliminer une réaction granulomateuse causée par une exposition à des corps étrangers. Un questionnaire approfondi portant sur toutes les variétés d’expositions professionnelles et environnementales à des poussières inorganiques ou suite à la corrosion d’implants doit être proposé.

Nous rapportons, dans le cadre d’un travail multidisciplinaire, 11 observations de pathologies granulomateuses étudiées par Microscopie Electronique à Balayage (MEB) avec dispersion des rayons X (EDX) : 4 cas avec surcharge en silice à partir de quartz (2), silicone (1) silice amorphe (1), un cas de talcose, et six cas avec surcharge en métaux parfois mixte : tungstène, aluminium, oxyde de titane, baryum, acier, étain. Ces observations confirment que l’étude par MEB-EDX d’un échantillonnage de particules au sein du tissu granulomateux permet, par une corrélation avec les données du questionnaire, d’identifier une relation causale entre exposition et pathologie.

Depuis dix ans, de nombreux cas cliniques et études épidémiologiques évoquent la relation causale entre l’exposition à des poussières inorganiques et la sarcoïdose. Les métiers des travaux publics mais aussi en fonderies sont les plus concernés.

La définition initialement tronquée de la silicose en 1934 a limité la maladie professionnelle à la présence de nodules silicotique. Or, la granulomatose liée aux poussières est un stade préalable dans le temps au nodule silicotique.

Il parait opportun de proposer l’analyse MEB-EDX au registre des actes innovants hors Nomenclature pour confirmer son intérêt, tant au point de vue individuel médico-légal que collectif pour améliorer la prévention.